Friday, February 25, 2011

Le Conseil des droits de l'homme a ouvert ce matin sa quinzième session extraordinaire

Qui est consacrée à «La situation des droits de l'homme dans la Jamahiriya arabe libyenne».

Ouvrant les débats, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay, a déclaré que la gravité de la situation et la violente répression du soulèvement en Libye requièrent une telle attention urgente. «Les manifestants qui, exerçant leur droit à la liberté d'assemblée, ont dénoncé le comportement brutale de leur gouvernement, continuent de le défier au grand péril de leurs vies; ils en ont appelé aux Nations Unies et à la communauté internationale pour leur protection», a déclaré Mme Pillay qui a souligné que «nous leur devons notre solidarité et notre protection contre la violence». La Haut-Commissaire a ajouté que, loin d'être manipulée par des forces extérieures, on assiste à une manifestation du pouvoir du peuple – un exercice de démocratie directe qui mérite et exige le respect et le soutien internationaux. La Haut-Commissaire s'est inquiétée de l'intensification alarmante de la répression contre des manifestants pacifiques. Elle a aussi souligné que «La situation brutale et choquante d'aujourd'hui est le résultat direct du mépris total pour les droits et la liberté des Libyens qui a marqué près de quatre décennies de pouvoir du régime actuel». Elle a estimé que le Conseil et ses mécanismes devraient agir vigoureusement pour aider à mettre un terme au bain de sang en Libye et assurer l'obligation redditionnelle de ceux qui ont perpétré ces atrocités. Elle a lancé un appel en faveur d'une enquête indépendante et impartiale pour enquêter sur la violente répression des manifestations» en Libye.

La cinquantaine de délégations d'États membres et observateurs du Conseil qui sont intervenues dans le débat qui a suivi ont unanimement condamné la violence disproportionnée exercée contre les manifestants en Libye. Face à ces atrocités, la proposition d'envoyer une commission d'enquête internationale indépendante et impartiale a été largement soutenue. À l'instar de la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, la plupart des intervenants ont insisté sur la nécessité d'assurer l'acheminement de l'aide humanitaire ainsi que la protection des ressortissants étrangers et de permettre à ceux qui le souhaitent de quitter le territoire libyen. L'idée d'une suspension de la Libye en tant que membre du Conseil a reçu de nombreux soutiens, quelques membres du Conseil exprimant toutefois des réserves face à une telle mesure.
La communauté internationale a exhorté à plusieurs reprises Mouammar Kadhafi à s'abstenir de toute violence, a rappelé la Haut-Commissaire; en dépit de la condamnation et des appels internationaux à la retenue, le dirigeant libyen a choisi d'attiser le conflit en demandant à ceux qui le soutiennent «de sortir de chez eux et d'attaquer les manifestants dans leurs repaires». Bien que les informations qui circulent soit encore éparses et difficiles à vérifier, une chose est claire, a déclaré Mme Pillay: en violation constante du droit international, la répression en Libye de manifestations pacifiques s'intensifie de manière alarmante, a déclaré Mme Pillay, qui a fait état de tueries de masse, d'arrestations arbitraires, de détentions et de torture de manifestants. Des chars, des hélicoptères et des avions militaires auraient été utilisés de manière aveugle pour attaquer les manifestants et, selon certaines sources, des milliers de personnes auraient été tuées ou blessées. «Le dirigeant libyen doit mettre fin à la violence immédiatement», a affirmé Mme Pillay, rappelant que la Libye est membre du Conseil des droits de l'homme et s'est engagée à respecter ces droits.