Leila Trabelsi, la femme du président, se serait rendue à la Banque centrale de Tunisie chercher des lingots d'or. Le gouverneur aurait refusé. Mme Ben Ali aurait appelé son mari, qui aurait d'abord lui aussi refusé, puis cédé. "Il semblerait que la femme de Ben Ali soit partie avec de l'or", explique un responsable politique français. "1,5 tonne d'or, cela fait 45 millions d'euros", poursuit-il. Précision d'un conseiller de l'Elysée : "L'information vient essentiellement de source tunisienne, en particulier de la Banque centrale. Cela a l'air relativement confirmé." A la Banque centrale de Tunisie, on dément l'information. "Je n'ai reçu aucun ordre verbal ni écrit de sortir de l'or monétaire. Notre stock d'or n'a pas bougé", assure au Monde Maaledj Habib, directeur général de la caisse générale, des comptoirs et des systèmes de paiements.
Mme Ben Ali a pris un vol pour Dubaï, selon les Français, avant de repartir pour Djeddah. M. Ben Ali, lui, ne croyait pas sa chute aussi rapide. Pour preuve, selon Paris, il aurait enregistré une nouvelle allocution, qui n'a pas eu le temps d'être diffusée. Il n'aurait pas quitté le pays volontairement mais aurait été destitué. L'armée et le chef d'état-major qui avait refusé de tirer sur la foule ont, selon les services européens, joué un rôle de premier plan dans la destitution de M. Ben Ali. "Le chef d'état-major lui a dit de partir, cela paraît confirmé", poursuit le conseiller de l'Elysée.