La symbolique est forte, amplifiée par le cas tunisien et exige des analyses et, surtout, des réponses." écrit le quotidien algérien El Watan, qui consacre sa Une et une double page à ce sujet tragique qu'il rapproche des harraga qui tentent d'émigrer par la mer au péril de leur vie.
"L’Algérie aura donc tout connu, après les kamikazes, ont suivi les harraga, qui «brûlent» littéralement, puis les auto-immolateurs qui se brûlent à leur tour. Avec le recul, le règne Bouteflika aura été celui de ces harraga, phénomène ayant explosé au début des années 2000, mais aussi celui de l’immolation par le feu, phénomène tout récent, forme de suicide collectif géant. Triste bilan, surtout pour un homme qui, à l’origine, était venu éteindre les flammes. Qui les a rallumées ailleurs." analyse l'éditorial du journal qui a rencontré trois survivants.
"Trop de hogra, trop de mépris, trop de détresse et aucune autre issue que la mort», raconte Touati Senouci, 34 ans, chômeur, le Mostaganémois qui a tenté de s’immoler par le feu samedi dernier et qui se remet à peine de ses blessures."
"«Je voulais mourir, je veux encore mourir», s’exclame Fatema sur un ton suppliant. Première Algérienne à avoir tenté de s’immoler, cette quadragénaire, divorcée, ne regrette pas son acte."
"Mohamed Aouichia (...) s’est immolé par le feu le 12 janvier dernier, dans l’enceinte du siège de la daïra, était hier à bout de nerfs. (...) Rien de concret ne lui est parvenu de la part des autorités locales quant à la prise en charge du problème de logement qui l’a poussé à commettre cet acte désespéré (...) fulmine-t-il avec une voix inaudible. Et de renchérir: «Moi, j’ai un problème de logement. Je vis, depuis 2003, dans un espace de 30 m2 avec sept autres personnes, dont une fille de 21 ans, étudiante à l’université».