De nombreux journalistes étrangers couvrant les affrontements entre partisans et adversaires du président Hosni Moubarak ont fait l'objet de violences mercredi au Caire, ont indiqué leurs rédactions et l'association Reporters sans frontières (RSF). Des reporters, photographes et cameramen couvrant les violents heurts sur la place Tahrir, dans le centre de la capitale, ont fait état d'un climat très tendu à l'égard de la presse de la part des manifestants pro-Moubarak. Un journaliste de l'AFP a indiqué avoir dû solliciter la protection de deux soldats pour pouvoir quitter la place Tahrir sans encombre, en raison de l'agressivité de militants pro-régime aux abords du site.
Le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, s'est inquiété "des arrestations et des attaques" contre les médias couvrant la crise égyptienne. RSF a "condamné sans appel" les violences commises par les partisans du président Moubarak, auxquels se seraient mêlés des policiers en civil, à l'encontre de plusieurs journalistes de la BBC, d'Al Jazeera, de CNN, d'Al Arabiya et d'ABC News. Selon un communiqué, plusieurs journalistes "ont été directement pris à partie par des partisans du chef de l'État et par des policiers infiltrés". "Ils ont été frappés et leur matériel (a été) volé", déclare Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF. L'association indique qu'il est encore difficile de faire un comptage précis des exactions dont la presse a été victime, "en raison de la confusion qui a régné au cours de cette journée de mobilisation". Parmi les journalistes agressés, elle mentionne cependant Anderson Cooper de CNN, Jerome Boehm de la BBC et Lara Setrakian d'ABC News.