Trois personnes ont été blessées, dont l'une grièvement, jeudi soir dans le sud-est du Yémen lorsque la police a tiré à balles réelles et aux gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation de militants séparatistes, ont annoncé vendredi des témoins.
Les forces de sécurité sont intervenues à Moukallah, chef-lieu du Hadramout, "tirant à balles réelles" et faisant usage de "gaz lacrymogènes" contre les manifestants qui répondaient à un appel des séparatistes du Mouvement sudiste pour protester contre la politique du gouvernement, ont expliqué les témoins.
Les trois blessés ont été admis à l'hôpital Avicenne à Moukallah, a indiqué à l'AFP une source médicale, précisant que "l'un des blessés, Mohamed Saïd al-Tamimi, était dans un état grave".
Dans un communiqué diffusé jeudi matin par une radio locale, les services de sécurité du Hadramout avaient appelé la population à ne pas participer à la manifestation "non autorisée" et "organisée par un groupe de hors-la-loi", expression utilisée par les autorités pour désigner le Mouvement sudiste.
Jeudi, des milliers de personnes avaient manifesté dans différentes villes du sud du Yémen, certaines à l'appel du Mouvement sudiste pour réclamer l'indépendance du Sud, et d'autres à l'appel de l'opposition parlementaire, pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh.
Etat indépendant jusqu'à 1990, le sud du Yémen est le théâtre d'une contestation de sudistes qui réclament l'autonomie voire l'indépendance.