Les Etats-Unis ont financé à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars des organisations de promotion de la démocratie en Egypte au grand dam du président Hosni Moubarak, selon des notes obtenues par WikiLeaks et publiées vendredi par le journal norvégien Aftenposten.
L'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) aurait prévu de consacrer 66,5 millions de dollars en 2008 et 75 millions en 2009 à des programmes égyptiens sur la démocratie et la bonne gouvernance, selon une note de l'ambassade des Etats-Unis au Caire du 6 décembre 2007.
"Le président Moubarak est profondément sceptique à l'égard du rôle des Etats-Unis dans la promotion de la démocratie", souligne un autre télégramme diplomatique datant du 9 octobre 2007.
"Toutefois, les programmes du gouvernement américain aident à établir des institutions démocratiques et à renforcer les voix d'individus en faveur d'un changement en Egypte", ajoute la note américaine.
Selon Aftenposten, qui dit avoir récupéré d'une manière restée obscure l'intégralité des 250.000 documents diplomatiques obtenus par WikiLeaks, les Etats-Unis ont donc directement contribué à "développer des forces qui s'opposent au président" Moubarak.
L'Egypte est depuis mardi en proie à de violentes manifestations contre le régime d'Hosni Moubarak.
La deuxième note précise que les sommes versées par les Etats-Unis à la promotion de la démocratie recouvraient à la fois des programmes diligentés par le gouvernement égyptien lui-même et et des aides financières à des ONG égyptiennes et américaines actives dans ce domaine.
La ministre égyptienne de la Coopération internationale Fayza Aboulnaga aurait demandé dans une lettre à l'ambassade que l'USAID cesse de financer 10 de ces organisations "au motif (qu'elles) n'ont pas été correctement enregistrées comme ONG", selon une troisième note du 28 février 2008.
Généralement considéré comme le successeur désigné du président Moubarak, son fils Gamal est aussi décrit comme "irritable concernant les financements américains directs en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance", révèle une quatrième note du 20 octobre 2008.