Sunday, February 27, 2011

Libye : l'opposition forme un «Conseil national» : fr

Situation confuse en Libye. Les dirigeants de la contestation libyenne affirment avoir mis en place un «Conseil national» de transition représentant les villes tombées aux mains de l'insurrection en Libye. «La création d'un Conseil national a été annoncée dans toutes les villes libérées de Libye», a déclaré le porte-parole de la nouvelle organisation politique, lors d'une conférence de presse à Benghazi, deuxième ville du pays et fief de la contestation. Le conseil est «le visage de la Libye pendant la période de transition», a-t-il dit, ajoutant que les consultations se poursuivent à propos de la composition et de la fonction de ce nouvel organe.

Il a toutefois insisté pour dire qu'il ne s'agissait pas du «gouvernement provisoire» annoncé samedi soir par l'ancien ministre de la Justice Moustafa Abdel-Jalil. Ce dernier, qui avait démissionné le 21 février pour protester contre la répression sanglante organisée par le colonel, souhaitait qu'un gouvernement de transition prépare des élections libres. Ce gouvernement devait compter «des personnalités militaires et civiles», et être «en place pour trois mois maximum» avant la tenue «d'élections justes». «Les gens pourront choisir leur dirigeant», avait affirmé l'ancien ministre en rejetant toute négociation avec Kadhafi. Dimanche matin, un membre du conseil municipal de Benghazi déclarait même que les villes libyennes sous contrôle de la rébellion avaient nommé l'ancien ministre de la Justice pour prendre la tête de ce gouvernement provisoire.

Seule certitude, Mouammar Kadhafi s'accroche encore et toujours au pouvoir en dépit de la pression de la rue, des sanctions de l'ONU et des appels à la démission des Occidentaux. Faute de pouvoir assurer la sécurité de leurs diplomates, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont d'ailleurs suspendu les activités de leurs ambassades respectives. Un des fils du dirigeant libyen, Saïf al-Islam, longtemps présenté comme son successeur probable, continuait pourtant d'affirmer samedi soir que la situation était «excellente» dans les trois quarts du pays, tout en reconnaissant une «volonté intérieure de changement» exprimée par des manifestants «manipulés par l'étranger». Si l'opposition armée contrôle l'est du pays, la situation est encore confuse dans les villes proches ou entourant Tripoli.