Des jeunes Irakiens ont décidé d'organiser mardi une manifestation "pacifique et romantique" à l'occasion de la Saint-Valentin pour demander aux dirigeants d'aimer leur pays plutôt que le piller, a affirmé à l'AFP un des organisateurs.
Trois entités laïques, "Pas de silence", "Bagdad ne sera pas Kandahar" et le "groupe de la révolution bleue", ont appelé sur Facebook à un rassemblement sur la place Tahrir de Bagdad, qui porte le même nom que celle du Caire.
"Nous ne voulons pas que la Saint-Valentin soit seulement un jour d'amour mais aussi une fête pour la réforme, la démocratie, la citoyenneté et la liberté", a affirmé Karnas Ali, un jeune ingénieur qui se définit comme "très libéral".
Sur la lancée des révoltes en Tunisie et en Egypte, plusieurs manifestations ont eu lieu ces dernières semaines en Irak pour demander la remise en état des infrastructures, notamment le réseau électrique, qui sont dans un état de déliquescence, en raison de vingt ans de guerre, d'embargo international et de conflits confessionnels ayant suivi l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003.
"Nous allons demander aux responsables de ce pays d'aimer l'Irak et de respecter les demandes des gens. La seule chose qui nous réunit c'est notre amour de l'Irak, son unité et notre volonté de traquer les corrompus", a ajouté Karnas Ali, en affirmant avoir reçu près de 5.000 réponses positives.
Le chef de la lutte contre la prévarication a affirmé la semaine dernière à l'AFP que les ministres irakiens préféraient couvrir la corruption dans leur département plutôt que de la combattre, alors que cet argent sale est la source principale de financement du terrorisme.
"Dès qu'ils prennent leurs fonctions, ils considèrent leur ministère comme une propriété familiale et empêchent les autres d'y pénétrer ou d'y lutter contre la corruption", a assuré Rahim al-Uqali, qui dirige depuis janvier 2008 la "Commission pour l'intégrité"