Wednesday, February 23, 2011

Mouammar Kadhafi a appellé ses partisans à descendre dans la rue aujourd'hui : Saeed Khan

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, confronté à une révolte populaire sans précédent depuis une semaine, a durci le ton. Il a juré mardi de rétablir l'ordre en brandissant la menace d'une répression sanglante. Promettant de se battre «jusqu'à la dernière goutte» de son sang, il a appelé la police et l'armée à reprendre la situation en main et assuré que tout manifestant armé méritait la «peine de mort».

Mais les appuis du dictateur à l'intérieur même du pouvoir commencent désormais à se déliter. Le ministre de l'Intérieur, Abdel Fatah Younes, a notamment déclaré qu'il se ralliait à la cause du peuple qui réclame le départ du colonel Kadhafi. Plusieurs ambassadeurs libyens ont annoncé leur démission depuis mardi.

L'avion qui transporte Ayesha Kadhafi, la fille du colonel, est redirigé vers la Libye. Les autorités maltaises ont refusé qu'il atterrisse sur leur sol.

Un médecin de Benghazi, joint par le Parisien.fr, affirme que des centaines de milliers de personnes manifestent leur joie dans cette cité pionnière de la contestation anti-Khadafi. «Il n'y a plus d'armée, il n'y a plus un homme de Khadafi dans Benghazi, et la situation est la même à Tobrouk et à Darna : nous avons gagné», hurle au téléphone le docteur. En première ligne à l'hôpital, il assure avoir compté 440 morts dans Benghazi même, dont un bébé de 6 mois. «Nous sommes inquiets car nous n'avons aucune nouvelle de Tripoli, les téléphones ne fonctionnent pas, poursuit-il dans un concert de klaxons. Mais incha' Allah, d'ici à vendredi le tyran sera parti».

«L'UE exhorte les autorités libyennes à garantir la sécurité de tous les ressortissants étrangers et de faciliter le départ de ceux qui veulent quitter le pays», doit déclarer la chef de la diplomatie européenne, selon l'AFP.

Air France a décidé de reporter à une date indéterminée l'ouverture de sa ligne Paris-Tripoli, initialement prévue fin mars.

Les pays de l'UE se disent «prêts» à prendre des sanctions contre la Libye. Parmi les mesures envisagées figurent «un embargo sur les armes, l'interdiction d'accès au territoire de l'Union et la surveillance des mouvements financiers» de dirigeants libyens, ainsi que «la possibilité de les traduire en justice».