Plusieurs milliers de personnes ont de nouveau manifesté samedi matin en Irak à l'appel de partis religieux pour condamner la répression du mouvement de contestation à Bahreïn, dominé par les chiites.
A Bassora, la troisième ville du pays, environ 7.000 personnes, dont de nombreuses femmes vêtues de l'abaya, ont défilé en direction du siège du gouvernorat, demandant "la fin des violences contre les Bahreïnis désarmés", selon un journaliste de l'AFP.
"Nous manifestons pour soutenir les Bahreïnis qui ont le droit de vivre en paix", a déclaré Mohamed Hassan, 35 ans.
"Nous condamnons les ingérences étrangères", a-t-il ajouté en référence à l'aide policière et militaire apportée à la dynastie sunnite au pouvoir à Bahreïn par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis pour mater le mouvement de contestation.
Dans le cortège, des manifestants ont promené une effigie du roi de Bahreïn, cheikh Hamad Ben Issa Al-Khalifa, et une autre du roi Abdallah d'Arabie saoudite avec des paires de sandales accrochées autour du cou.
Cette manifestation a été organisée à l'appel de plusieurs partis religieux chiites, tels le Dawa du Premier ministre Nouri al-Maliki, le Conseil suprême islamique en Irak (CSII) ou Fadhila, qui tous participent au gouvernement irakien.
A Bagdad, plusieurs centaines de personnes ont également défilé par solidarité avec l'opposition bahreïnie, à l'appel du Dawa.
La violente répression des manifestations à Bahreïn, mercredi, a suscité l'indignation des chiites, majoritaires en Irak.
L'opposition à Bahreïn, dominée par les chiites, réclame des réformes politiques pour obtenir une plus grande participation dans la monarchie dominée depuis plus de 200 ans par une dynastie sunnite.
Vendredi, plus de 20.000 partisans du jeune chef chiite radical Moqtada Sadr sont descendus dans les rues pour soutenir l'opposition bahreïnie et mettre en garde les gouvernements arabes aidant la répression.