Wednesday, March 16, 2011

Pierre Prier : L'angoisse du prince héritier libyen en exil à Londresمخاوف ولي العهد الليبي

محمد السنوسي ولي العهد الليبي سعيد بظهور العلم الحقيقي مع الهلال والنجمة، والوان الحرية، اخفاه الشعب عن عيون القذافي ، اربعة عقود،
حفيد الملك الليبي يعيش في لندن منذ 1988 «Quand j'ai vu le drapeau de la monarchie brandi par les insurgés de Libye, je me suis senti immensément heureux et fier.» Ce drapeau rouge, noir et vert frappé de l'étoile et du croissant, c'est le sien. Mohammed al-Sanusi est l'héritier du trône libyen. Petit-fils du roi Idriss Ier, renversé par le colonel Kadhafi en 1968, il vit en exil à Londres depuis 1988. Il veut toutefois garder la tête froide: «Ces drapeaux sont d'abord les emblèmes de la liberté. Les gens avaient caché ces drapeaux pendant quarante ans; ils les ressortent pour montrer qu'ils veulent renouer avec leur histoire.» Et avec le roi? «Les Libyens choisiront, répond-il prudemment. Ce que je crois, c'est que la Libye est promise à un brillant avenir, avec ou sans la monarchie.»
وهاب حفيد الملك المخلوع من القذافي بالعالم بارسال المساعدات الانسانية، وحماية الشعب الليبي، وابدى استعداده بالذهاب الى الصين للكف عن تأخير المساعدات والغطاء الجوي

Mais les nouvelles sont mauvaises, et on n'en est pas là: «Aujourd'hui j'ai un seul message à faire passer. Il faut envoyer de l'aide humanitaire, instituer immédiatement une zone d'exclusion aérienne et bombarder les forces spéciales de Kadhafi, qui terrorisent la population.» Les camps des forces de sécurité, épine dorsale du régime, «doivent être frappés», insiste-t-il avec l'obstination du désespoir. Il se dit prêt à aller en Chine convaincre Pékin et ne comprend pas la «lenteur de la communauté internationale» à l'exception du président français, qui a reconnu le Conseil national de Benghazi comme seul représentant de la Libye: «Jamais nous n'oublierons ce que le président Sarkozy a fait.»

On sent chez Mohammed al-Sanusi la volonté d'une posture royale, d'apparaître comme une référence au-dessus des factions. Il se dit simplement «en contact» avec le Conseil de Benghazi. Il souhaite limiter ses commentaires, s'exprimant seulement «quand le besoin en devient criant», comme le dit sa biographie officielle, préparée par une agence de communication. C'est dans les bureaux de cette dernière, au cœur du très chic quartier de Mayfair, où Ferrari et Aston-Martin peuplent les parcmètres, que le prince reçoit. Pas question de l'interviewer chez lui, où il affirme vivre modestement dans un appartement loué, avec sa mère, ses frères et ses sœurs. Le prince n'est pas marié: «J'y penserai quand tous les Libyens pourront avoir une famille et une vie normale», assure-t-il. Costume bleu marine, voix douce, l'air juvénile malgré ses 50 ans, Mohammed al-Sanusi affiche une politesse dénuée d'affectation. Il n'a pas toujours vécu dans la relative aisance qui semble être la sienne.