MANAMA - Les forces de sécurité encerclaient jeudi le principal hôpital de Manama malgré les protestations de l'ONU qui a dénoncé la prise de contrôle de centres médicaux comme une violation des lois internationales.
Des policiers aux casques blancs contrôlaient les accès routiers menant au Centre médical Salmaniya, interrogeant les arrivants mais ne les empêchant pas de pénétrer dans l'hôpital, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Au sud de la capitale, à Sitra, le Dr Amina Hasan, a indiqué à l'AFP que le centre médical local n'avait reçu que jeudi 15 blessés touchés la veille par balles lors de heurts avec les forces de l'ordre, précisant qu'ils n'avaient pu être transportés mercredi car la police avait bloqué les routes.
La télévision d'Etat a indiqué que les forces de sécurité avaient "nettoyé" l'hôpital des "saboteurs", après l'assaut sanglant de la police contre les manifestants chiites sur la Place de la Perle dans le centre de Manama.
Selon l'opposition, trois personnes ont été tuées et des dizaines blessées au cours de cet assaut.
Le ministre de la Santé de Bahreïn, Nizar Baharna, a annoncé mercredi sa démission, après l'entrée de la police dans l'hôpital de Manama où étaient retranchés des manifestants chiites.
Des défenseurs des droits de l'homme ont accusé les forces de sécurité d'avoir empêché les blessés d'accéder aux hôpitaux et d'avoir frappé les médecins qui tentaient de leur venir en aide dans les rues.
La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a dénoncé à Genève la prise d'assaut des hôpitaux et des centres médicaux par les forces de l'ordre bahreïnies, commise en "violation flagrante" de la législation internationale.
Mme Pillay est "profondément alarmée par l'escalade de la violence commise par les forces de sécurité au Bahreïn, en particulier par la prise d'assaut signalée d'hôpitaux et de centres médicaux", selon un communiqué.
"Mon bureau a reçu des appels désespérés et des courriels de nombreuses personnes à Bahreïn, terrifiées par les intentions des forces armées", a-t-elle ajouté, évoquant des "arrestations arbitraires, des assassinats, des passages à tabac de manifestants et personnel médical".