Douze organisations de défense des droits de l'Homme, syriennes et kurdes, ont appelé mardi les autorités syriennes à lever l'état d'urgence en vigueur depuis près d'un demi-siècle et à voter une loi sur la création de partis politiques.
"L'état d'urgence porte atteinte aux droits de l'Homme et aux libertés publiques en Syrie qui font l'objet de violations continues. Nous appelons à la levée de l'état d'urgence et à la libération de tous les détenus politiques", ont affirmé ces organisations dans un communiqué.
L'état d'urgence a été décrété en Syrie peu après l'arrivée au pouvoir du parti Baas le 8 mars 1963.
Les ONG demandent également la "promulgation d'une loi sur les partis politiques qui permettrait aux citoyens d'exercer leur droit de participer à la gestion des affaires du pays".
Elles appellent aussi à "l'abrogation de toutes les lois empêchant les organisations des droits de l'Homme de travailler publiquement en toute liberté, et les associations de la société civile de jouer leur rôle avec efficacité".
Les organisations soulignent la nécessité de "prendre urgemment toutes les mesures nécessaires pour annuler toutes les formes de discrimination envers les citoyens kurdes" qui représentent 9% de la population syrienne.
"Les Kurdes doivent pouvoir jouir de leur culture et de leur langue, en vertu des droits civiques, politiques, culturels, sociaux et économiques", ajoute le communiqué.
Le texte est signé notamment de l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme, de la Ligue syrienne de défense des droits de l'Homme, de l'Organisation nationale des droits de l'Homme en Syrie, du Centre de Damas pour les études théoriques et les droits civiques, ainsi que du comité kurde pour les droits de l'Homme en Syrie et de l'Organisation des droits de l'Homme en Syrie (kurde).