Alors que plus d'une capitale arabe connaît des manifestations importantes pour protester contre la flambée des prix, comme Tunis, Alger ou Amman, deux mouvements sociaux sont prévus dans les trois semaines à venir à Beyrouth.
La CGTL prépare d'une part un vaste mouvement de contestation contre la situation économique et sociale "devenue insupportable", a expliqué le président de la confédération Ghassan Ghosn au Commerce du Levant. "La date précise du mouvement n'a pas encore été fixée, mais il est programmé pour avant la fin janvier", a-t-il déclaré.
D'autre part, la Fédération du transport routier a appelé à un mouvement de grève le 10 février. D'autres syndicats, dont la CGTL, ont annoncé leur soutien à ce mouvement. Cette date pourrait même être avancée au 25 janvier.
La principale revendication de la grève du 10 février est la baisse du prix des 20 litres d’essence, qui a dépassé la barre des 36.000 livres libanaises (24 dollars). La fédération demande concrètement d’éliminer la taxe fixe de 9500 livres (6 dollars) sur l’essence, qui, de plus, est soumise à la TVA.
Pour espérer l'aboutissement de ces mouvements sociaux, une mobilisation syndicale complète semble incontournable. Les dissensions actuelles au sein de la CGTL pourraient les compromettre. La contestation de l'élection lundi de six membres du conseil d'administration de la CGTL, et de la reconduction de Ghassan Ghosn n'arrange pas les choses. Onze fédérations sur une cinquantaine de membres disent que les délais de notification n'ont pas été respectés et réclament le renouvellement de la totalité des 12 membres du conseil.
Contacté par le Commerce du Levant, Maroun Khawli, président de la Fédération générale des syndicats des travailleurs du Liban et appartenant à l'oppostion syndicale, a déclaré que tous les syndicats sont d’accord sur le fond des revendications sociales. «Pour ce qui est de leur participation aux mouvements de la CGTL et celui du 10 février, les fédérations de l'opposition n’ont pas encore tranché. Les chances de participation sont toutefois importantes», malgré les divergences.
La démission du gouvernement rendrait-elle le mouvement syndical moins pertinent ? Pour Khawli, c’est une des raisons qui pourraient pousser à boycotter les mouvements syndicaux prévus.
Au contraire, le président de la Fédération du transport routier Abdel Amir Najdeh, dans une déclaration aux médias, explique que le mouvement du 10 février est dirigé contre l’ensemble de la classe politique, majorité et opposition confondues, rendant le mouvement tout aussi opportun malgré la démission du gouvernement.