Wednesday, April 6, 2011

Révolution avortée en Libye ?

Révolution avortée en Libye ?

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/revolution-avortee-en-libye-91842


Lorsque les peuples arabes de Tunisie et d’Egypte commencèrent, au mois de décembre passé, à manifester, pacifiquement d’abord, puis à se rebeller carrément contre leurs pouvoirs politiques respectifs, en Algérie, nous suivions avec grand intérêt, par l’intermédiaire des différents supports médiatiques (presse écrite, télévisions satellitaires et Internet), ces évènements et nous souhaitions ardemment, nous souhaitions du fond du cœur la chute de ces régimes autoritaires. Et ce, d‘autant plus que nous, algériens, nous avions été spolié de notre révolution d’octobre 1988.

Rappelez-vous, c’était la première révolution d’un peuple arabe : une année avant la chute du mur de Berlin, la dislocation de l’URSS et les révolutions colorées des pays de l’Est. Malheureusement celle-ci n’avait accouché que d’une démocratie de façade (multipartisme à la noix de coco et multiplication de titres de la presse sans la liberté qui va avec) suivie par la suite d’une décennie rouge au cours de laquelle un terrorisme abject, inqualifiable, a emporté des milliers d’algériens. Puis, c’était le retour à la case de départ. La lutte anti terroriste exigeât que les libertés, toutes les libertés, individuelles et collectives, soient mises entre parenthèse, en quarantaine pour m’exprimer en tant que médecin. Lorsqu’en 1992, il y eut l’arrêt du processus électoral qui avait permis au FIS, le parti islamiste, de rafler la mise puis la promulgation, quelque temps après, par le conseil constitutionnel, de l’état de siège, tout le monde avait compris, en Algérie, que tout était fichu, que la démocratie n’était qu’une chimère. Même l’homme de la rue avait compris que la démocratie au sens hellénique du terme ne pouvait, du jour au lendemain, s’enraciner chez nous. Et l’on disait alors « ça sera pour une autre fois ». Ceci pour faire contre mauvaise fortune bon cœur. Dans vingt ans peut-être !

Ça fait déjà plus de vingt ans !