"L'Internet en Chine est ouvert", a assuré lors d'un point presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Hong Lei, alors qu'on lui demandait si Pékin censurait les informations sur la situation en Egypte. Mardi, les requêtes avec le mot "Egypte" sur des équivalents chinois de Twitter continuaient à déclencher la réponse suivante : "Selon les lois en vigueur, le résultat de votre recherche ne peut être communiqué".
Ces derniers jours la presse officielle chinoise s'est cantonnée à rapporter succinctement le mouvement de contestation et les manifestations anti-gouvernementales en Egypte. La couverture mettait plutôt l'accent sur la nécessité de restaurer l'ordre public face aux scènes de chaos, escamotant les facteurs politiques et les appels à la démocratie. "L'Egypte est un pays ami de la Chine et nous espérons que la stabilité sociale et l'ordre public vont être restaurés dès que possible en Egypte", a ajouté mardi Hong Lei, employant exactement les mêmes termes pour la troisième fois en une semaine.
Le parti communiste au pouvoir à Pékin, qui étouffe les revendications démocratiques et redoute les troubles à l'ordre public, se méfie d'un possible effet de contagion venu du Caire, selon les analystes, alors que la contestation égyptienne s'inspire déjà de la révolte tunisienne qui a chassé le président Ben Ali.