Treize militants des droits de l'Homme emprisonnés, dont les avocats Haytham Maleh et Anouar Bounni, ont annoncé avoir entamé une grève de la faim pour réclamer la fin de l'"oppression" en Syrie, selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme (OSDH).
"Nous avons entamé une grève de la faim car nous demandons la fin des détentions politiques et de l'injustice et de pouvoir retrouver les droits civiques et politiques", ont-ils affirmé dans un communiqué publié lundi par l'OSDH.
Les militants dénoncent en outre "l'Etat d'urgence décrété en Syrie depuis 48 ans par une autorité militaire non élue" ainsi que "les services de sécurité omniprésents qui consacrent le despotisme politique et utilisent la justice pour étouffer la liberté d'opinion et d'expression et sanctionner les opposants en inventant des accusations et en prononçant des jugements arbitraires".
Les militants détenus, parmi lesquels figurent des avocats et des écrivains, affirment que "le peuple syrien souffre énormément de l'autorité despotique et corrompue".
"Nous aussi avons payé chèrement la cause du droit et de la liberté, mais le temps est venu de mettre fin à cette situation d'oppression et de persécution au moment où un vent de changements balaie le monde arabe", ajoutent-ils.
"Les droits ne sauraient être légitimes en Tunisie et en Egypte et illégitimes en Syrie", soulignent-ils.
Outre les avocats Maleh et Bounni, le texte est signé par Habib Saleh, Moustapha Jomaa, Ali Abdallah, Mahmoud Barish, Kamal Labouani, Mohammad Saïd Omar, Mechaal Tamo, Khalaf Jarboou, Saadoune Cheikho, Ismaïl Abdi (allemand d'origine syrienne) et Kamal Cheikho, blogueur en grève de la faim depuis le 16 février.
L'OSDH a exprimé sa "totale solidarité" avec les détenus en grève de la faim et a appelé le gouvernement syrien à les libérer "immédiatement".
L'organisation a appelé également à "promulguer une loi moderne pour organiser le travail des partis politiques et les associations de la société civile en Syrie" et à "autoriser le retour sans condition les Syriens vivant à l'étranger qui craignent d'être arrêtés s'ils retournent au pays".