Deux groupes parlementaires d'opposition ont boycotté mercredi l'ouverture de la session de printemps 2011 de la chambre des députés en Algérie, l'un d'eux, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) annonçant trois marches de protestation pour samedi.
Le second parti, le Front national algérien (FNA), qui compte 15 députés sur 389, a rappelé dans un communiqué distribué à l'issue de la cérémonie et cité par l'agence APS qu'il "gelait" ses activités en plénière pour "la non prise en charge par le gouvernement des préoccupations du citoyen".
Toutefois, le FNA a indiqué "apprécier" les dernières mesures prises en conseil des ministres le 22 février en faveur notamment des jeunes, appelant le gouvernement à les concrétiser sur le terrain et "éviter les solutions superficielles".
Mais le RCD, fort de 19 députés, a adopté depuis les émeutes du début janvier qui ont fait 5 morts et plus de 800 blessés, une attitude radicale, dans la foulée des révolutions de Tunisie et d'Egypte et milite pour un "changement du système" politique.
"Nous ne voyons pas l'utilité d'assister à une session d'exhibition d'un gouvernement démissionnaire, incapable de répondre aux aspirations du peuple", a déclaré à l'AFP par téléphone le chef du groupe parlementaire du RCD Atmane Mazouze.
Selon lui, l'annonce par le gouvernement de la levée de l'état d'urgence il y a une semaine "n'est pas effective. A preuve, nous allons organiser une autre marche samedi prochain quelles qu'en soient les retombées".
Une marche samedi dernier, au surlendemain de la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 19 ans, avait été bloquée par un important dispositif des forces de l'ordre. Elle n'avait rassemblé qu'une centaine de militants.
La session de printemps de l'APN s'est ouverte sous la présidence de Abdelaziz Ziari, président de l'Assemblée, en présence du président du Conseil de la Nation (président de l'Assemblée nationale), Abdelkader Bensalah, du Premier ministre Ahmed Ouyahia et de ses ministres.